Ecrit par Clément L’hôte
Domaine Joliet – Clos de la Perriere Fixin 1er Cru
« Le Clos de la Perrière coche les cinq cases du grand vin, celles des sens sens. L’odorat d’abord : dans ce Pinot Noir, les notes fruitées (baies rouges et noires), épicées (poivre), empyreumatiques (cacao, fumée) se succèdent dans un long mille-feuille aromatique. Quant au goût, il nous promène entre fraîcheur, salinité et fins amers. Le toucher bien sûr entre en jeu, rouge oblige, et cette cuvée dévoile une structure solide, qui, bien qu’un peu corsée dans les jeunes années, enveloppe le palais et donne du volume. Nos yeux apprécient aussi sa robe grenat intense. A la clef, un grand potentiel de garde. « Ces qualités s’expliquent par la nature du terroir, mais aussi sa diversité: la géologie est très variée sur les 5 hectares du Clos », décrypte Bénigne Joliet, 6eme génération de la famille propriétaire des lieux. […] « Il mérite d’être Grand Cru! », ajoute le vigneron, non sans raison, car les anciens ont toujours considéré ce cru comme le meilleur de Fixin, et l’égal des plus grands Gevrey. Ainsi, Bénigne Joliet veut le meilleur pour élever sa cuvée, à laquelle il réserve du chêne de l’Allier, le plus noble dit-on, qui plus est séché 24 à 30 mois pour en affiner les tanins. Dans cet écrin de bois le noble Fixin ne se presse pas. «En général, j’aime l’élever deux ans, même si j’adapte la durée à chaque millésime. Les Fixin sont puissants et ont besoin de temps ». Du temps passé à deux pas des vignes, dans les caves du Manoir de la Perrière, qui, comme le Clos, a appartenu aux Ducs de Bourgogne puis aux Moines de Cîteaux. On comprend mieux pourquoi le Climat n’a jamais été démembré. Quel bonheur de déguster sous les voûtes séculaires des caves : la pierre fraîche et son Histoire lui confèrent comme un magnétisme, une vibration. Et un silence apaisant. L’ouïe : voilà le sens qui nous manquait. »
Superbe critique parue dans l’article de Clément L’Hôte, 111 Vins de Bourgognes à ne pas manquer.